Ne pas craindre la controverse: une entrevue avec Doug Elliott

  • 27 juin 2020
  • Teddy Weinstein

Les sections nationale et provinciales de la SOGIC ne sont pas issues de la génération spontanée. Leur création a exigé des années d’organisation, de lobbying, de relations tissées grâce au hasard et de réunions secrètes. J’ai récemment eu la chance de discuter avec Douglas Elliott, associé chez Cambridge LLP et l’un des premiers coprésidents de la SOGIC nationale. Nous avons parlé au téléphone, de nos logements respectifs au nord de Toronto. Il m’a raconté toute l’histoire, du temps qu’il a passé sur le rapport de l’ABO sur le sida jusqu’au vote décisif qui, à Mont-Tremblant, a créé la section nationale de la SOGIC.

ACTIVISME ET ENGAGEMENT DANS LES ANNÉES 1980 ET 1990

L’histoire de la SOGIC remonte à 1985, peu après que Douglas Elliott soit devenu membre du Barreau. L’Association du Barreau canadien formait un comité pour étudier les répercussions juridiques de l’épidémie de VIH/sida. Pourtant, le comité n’incluait personne de la communauté gaie ni du mouvement relatif au VIH. « À l’époque, c’était pratiquement des synonymes, explique-t-il. En 1985, il n’y avait pas encore EGALE, pas d’autre organisation. Le panorama des mouvements LGBT en Ontario était bien différent. »

Me Elliott siégeait à ce moment à l’AIDS Committee of Toronto, et le comité a écrit pour demander l’inclusion d’un de ses membres. Tracy Tremayne-Lloyd, qui dirigeait le rapport, a accepté. Grâce à leurs efforts, l’ABO a été la première association de juristes au monde à produire un rapport de ce type.

Dans les années 1980 et 1990, la majeure partie du travail juridique impliquant des hommes gais était focalisée sur les questions relatives au sida. « Pour être honnête, je commençais à en être un peu fatigué, dit Me Elliott. Je voulais faire quelque chose pour la communauté LGBT qui ne portait pas seulement sur le sida. » À l’époque, aux États-Unis, il y avait la Gay Bar Association et une section de l’American Bar Association. Avec d’autres activistes comme barbara findlay en Colombie-Britannique, Me Elliott s’est mis à formuler un plan pour créer quelque chose de similaire au Canada.