La garde d’enfants post-vaccination : un flambeau dans la pénombre pandémique de l’inégalité

  • 11 mai 2021
  • Rebecca Jaremko Bromwich

La pandémie de COVID-19 a entraîné une « récession au féminin », un nombre alarmant de femmes quittant la profession juridique en particulier et la main-d’œuvre salariée en général pour gérer leurs obligations en matière de soins aux enfants et le spectre de « l’enfer de l’école à distance ». De façon disproportionnée par rapport aux hommes, les femmes, et les femmes de couleur encore plus, sont consignées à des emplois précaires et à temps partiel ; celles qui n’ont pas quitté volontairement la population dite active ont vécu mises à pied et chômage. Bref, le désastre se produit à plusieurs niveaux : une pandémie fantôme d’inégalité envers les femmes suit de près la crise de santé publique.

Il est simplement impossible, sans service de garde, de s’occuper d’enfants tout en ayant simultanément un travail rémunéré. La chose a été tentée. Il fallait que quelque chose cède, et ce qui a cédé, ce sont les aspirations professionnelles des femmes. Et les femmes sont parties, en nombre terrifiant.

Comme la pandémie de manière générale, la situation entourant la vaccination est incroyablement révélatrice du fardeau négatif disproportionné que portent les personnes responsables d’enfants — principalement les mères.

La vaccination contre la COVID-19 est une entreprise monumentale, d’une portée impressionnante et énorme. Pour nous tous qui la vivons, elle deviendra un souvenir indélébile, un moment dont on dira « te souviens-tu quand… ». Se faire vacciner est une occasion fantastique, excitante. J’ai été extrêmement reconnaissante d’avoir eu la chance d’être vaccinée tout récemment en prenant part à la distribution nationale du vaccin AstraZeneca à la génération X. J’étais très heureuse. J’ai mis mes Doc Martens, me suis présentée à la pharmacie, ai reçu mon vaccin, publié un égoportrait et pleuré de joie. Puis la réponse immunitaire m’a assommée complètement avec de la fièvre, des douleurs et du délire. Ce n’était qu’un bref moment désagréable à passer, mais ça faisait très mal.

Même si je suis mère célibataire après un divorce à la sauce COVID, j’ai de la chance que le père de mes enfants soit un partenaire parental actif. J’ai pu me reposer pendant 24 heures après avoir été vaccinée, sans m’inquiéter des soins aux enfants. J’ai eu le grand privilège de ne pas avoir le moindre souci quant à mes quatre enfants dans les heures qui ont suivi ma vaccination. Bien des mères n’ont pas cette chance. Au moins deux de mes amies hésitent à prendre rendez-vous pour être vaccinées parce qu’elles ne savent pas comment gérer les questions de garde des enfants qui peuvent se produire si elles ont une réponse immunitaire défavorable.

Mon divorce pendant la COVID m’a fait voir à quel point j’ai toujours, depuis que je suis parent, pu m’appuyer sur un réseau de soutien, sur un village d’autres mères et d’autres femmes. Maintenant que je suis vaccinée et que mes propres enfants sont adolescents, je crois que mon tour est venu d’aider à soutenir les mères qui se trouvent isolées socialement dans cette pandémie.

C’est pourquoi j’ai collaboré avec d’autres mères célibataires pour lancer une initiative qui vise à mettre sur pied un réseau offrant des services de garde d’enfants d’urgence, gratuitement, pour les heures qui suivent les rendez-vous de vaccination. L’effort de vaccination est, pour la génération actuelle, l’équivalent du premier l’alunissage. C’est aussi une occasion de faire de petits pas vers un soutien collaboratif pour les soins aux enfants. Nous pouvons espérer que cela mènera l’égalité des femmes à avancer à pas de géant. Cette initiative n’est pas à but lucratif. Personne ne gagne d’argent. Nous ne sommes qu’un petit groupe de bénévoles, de gens réfléchis et engagés, qui font ce que Margaret Mead suggérait de faire : changer le monde.

Voici mon site Web : inscrivez-vous !

https://rebeccabromwich.wixsite.com/website?fbclid=IwAR0HIzBuVgXdJiCUjV3Mlbx_lyAxS2hNn8CGDwX-jdJz-rvvwSfQvTtXjYA

À propos de l’auteure

La Dre Rebecca Jaremko Bromwich, LLB, LLM, PhD, est membre du Barreau de l’Ontario depuis 2003 et membre de l’ABO depuis 1999. Elle siège actuellement au comité d’égalité de l’ABO. Elle a connu une carrière diversifiée en litige, en réforme juridique et en enseignement juridique, et est maintenant gestionnaire de la diversité et de l’inclusion dans les bureaux canadiens et russes de Gowling WLG. Elle a écrit et coécrit plusieurs manuels de droits et anthologies universitaires, et a publié un roman en 2020, Not Your Penance. Enfin, et surtout, Rebecca est mère de quatre adolescents extraordinaires.