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Rédaction juridique convaincante : les conseils, les pièges et les bêtes noires des professionnels

  • 06 septembre 2022
  • Emily Sinkins, avec la contribution des membres du comité exécutif de la section du Litige civil de l’ABO

En prévision du programme d’initiation très populaire de l’ABO sur la rédaction précise, stratégique et habile — au-delà des modèles passe-partout —, des avocats plaidants de premier plan partagent six choses à faire et à ne pas faire en matière de rédaction.

  1. Utilisez des titres pour persuader

Ce conseil, qui souligne l’importance des titres, vient de Zohar Levy, associée chez Fasken, qui développe : « Ils encadrent tout ce qui suit pour votre lecteur, donc visez des déclarations telles que “Le demandeur ne peut pas satisfaire au critère juridique” au lieu de “Le critère juridique comporte trois exigences”. Ensuite, relisez la table des matières pour vous assurer que l’argumentation est fluide. »

  1. Abandonnez les mots à dix dollars

Dans les scénarios complexes, la simplicité est la solution, sans parler du gain de temps pour le lecteur. Adil Abdulla, associé chez Sotos Actions collectives, résume la situation ainsi : « Utilisez des mots et des phrases courtes. Ils sont plus faciles à comprendre. 

  1. Soyez affirmatif et descriptif

Chanakya Sethi, associé du cabinet Davies Ward Phillips & Vineberg, propose une liste de choses à faire et à ne pas faire, qui illustre l’importance de créer un chemin direct que le lecteur peut suivre sans effort. Comme Me Levy, il utilise les titres pour montrer le chemin : « Assurez-vous que chaque titre de votre mémoire est affirmatif (par exemple, “Acme n’a pas réussi à s’acquitter de son fardeau de démontrer X”) et non neutre (par exemple, “Le fardeau de la preuve”). Cela aidera le lecteur à comprendre l’ensemble de votre argumentation en parcourant simplement votre table des matières. »

La bête noire de Me Sethi montre combien il est facile de perdre son lecteur dans une mer de descripteurs imprécis : « Les mémoires qui utilisent le rôle de la partie tout au long du document au lieu du nom réel de la partie ou d’une description utile. Au moment où vous êtes à la page 5, personne ne se souvient de qui est le “demandeur” ou le “défendeur”. Mais le lecteur se souviendra des noms réels ou des termes descriptifs comme “l’employé” ou “la personne blessée” ou “le contribuable”. »

  1. Organisez vos idées

La rédaction désordonnée est une source de frustration pour de nombreux lecteurs, y compris Allison Speigel, partenaire chez Speigel Nichols Fox, mais elle a trois suggestions solides pour redresser la barre :

  • Assurez-vous que la structure du document écrit est logique. Si un paragraphe n’a pas de sens dans sa section, supprimez-le ou modifiez-le.
  • Assurez-vous que la logique est solide. Si un étudiant en droit ne peut pas suivre la logique, il faut la clarifier.
  • Évitez les répétitions.
  1. Argumentez avec la persuasion, pas l’imitation

N’affadissez pas votre argument en le façonnant dans le moule de quelqu’un d’autre. Sachin Persaud, associé du cabinet Boghosian + Allen, vous met en garde : « Rédigez dans le but de transmettre votre point de vue et non dans le but de reproduire les précédents de format et de style. »

  1. Facilitez la tâche du lecteur

Reprenant de façon lapidaire les points clés de tous les contributeurs, David Milosevic, associé de Milosevic Fiske, résume l’objectif central à garder à l’esprit dans votre mission d’écriture persuasive : la lisibilité. « Écrivez toujours en pensant à votre public, conseille-t-il. Facilitez la tâche du lecteur. Faites en sorte que vos documents soient ciblés, succincts et pertinents par rapport au sujet traité. Moins, c’est mieux. »

 

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