Conversation avec Charlene Theodore, nouvelle présidente de l’ABO

  • 26 août 2020

La nouvelle présidente de l’ABO, Charlene Theodore, est toujours en mouvement — elle s’exprime contre l’injustice, défend les droits des employés, mène les combats les plus critiques d’aujourd’hui — et cet été de distanciation physique ne l’a pas ralentie. Se préparant à occuper la présidence de l’ABO en septembre, avec pour mission de réinventer le milieu de travail juridique, elle a pris le temps de nous parler de ce qui la motive et des domaines dans lesquels elle compte ouvrir de nouvelles voies dans la profession au cours de l’année à venir.

Qu’est-ce qui vous a attirée vers le droit ?Charlene Theodore

Je veux devenir avocate depuis mes études secondaires. Je reconnaissais déjà, comme maintenant, que même si le droit a servi d’outil d’oppression et d’exclusion, on peut aussi s’en servir pour redresser les torts qu’il a infligés.

Outre un esprit juridique aiguisé, quelles sont, selon vous, les caractéristiques qui ont contribué à votre succès en droit ?

Je suis une personne très résiliente. En plus de mon amour intellectuel pour le droit, ma résilience m’a aidée à réussir dans cette profession exigeante et stressante.

Vous êtes membre de l’ABO depuis plus de 15 ans ; vous souvenez-vous de la première fois que vous avez ressenti la valeur de votre appartenance à cette collectivité ?

J’ai commencé mon parcours au sein de l’ABO comme membre du comité sur l’égalité. J’ai tout de suite senti que l’organisation changeait et que ses membres avaient une vision plus large de l’ABO et de la profession dans son ensemble.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans votre participation à la gouvernance de l’ABO ?

Je ne savais pas que la gouvernance pouvait être aussi agréable ! Je me suis fait d’excellents amis parmi les membres et le personnel.

Que pensez-vous du fait d’avoir été élue la première présidente noire de l’ABO ?

Comme le mandat de la présidence n’est que d’un an, le fait que je sois la première présidente noire et seulement la dixième femme présidente depuis 1907 montre la lenteur du changement. Cela étant dit, ma présidence arrive à un moment où nous sommes confrontés à un problème mondial. La lutte contre le racisme envers les Noirs nous a amenés à repenser non seulement la société dans laquelle nous vivons, mais aussi notre profession et nos milieux de travail.

Votre mandat présidentiel sera axé sur un « travail qui fonctionne ». Quelle est la principale chose qui ne fonctionne pas pour les avocats dans les cabinets et les organisations qui les emploient aujourd’hui ?

Notre profession est à l’intersection de sa culture historiquement monolithique et d’une main-d’œuvre de plus en plus diversifiée. La profession doit trouver un équilibre entre un espace inclusif qui offre l’égalité des chances à tous et une entreprise rentable qui a une incidence positive sur les clients que nous servons.

Quel a été votre premier emploi lié au droit, et quel a été le principal enseignement que vous avez tiré de cette expérience ?

En 2005, j’ai fait un stage à l’Association internationale du barreau. Le travail que j’y ai fait portait sur le droit commercial international et le droit international des droits de la personne. C’était une occasion incroyable, qui m’a montré le pouvoir que le droit peut exercer au-delà de la relation transactionnelle avocat client. Cela a changé le cours de ma carrière et je serai toujours reconnaissante pour le temps que j’y ai passé.

Si vous deviez décrire un lieu de travail juridique idéal en quelques mots, quels seraient-ils ?

Un travail qui fonctionne pour tous.

En août l’an prochain, qu’espérez-vous pouvoir dire au sujet de votre année à la présidence ?

J’espère que mon mandat de présidente sera un chapitre de l’histoire de l’ABO qui mettra à jamais la profession sur la bonne voie en ce qui concerne les problèmes avec lesquels nous sommes collectivement aux prises dans nos lieux de travail depuis bien trop longtemps.

Quatre questions rapides et ludiques pour terminer :

Un plaisir coupable à regarder… Tiger King ! Une distraction purement absurde.

Votre meilleure habitude due à la pandémie… Cuisiner ! Des repas quotidiens indulgents et sains.

Le dernier film que vous avez vu… Hitchcock ! La main au collet.

La personne dont vous écoutez les conseils… La Dre Teresa Tam, héroïne de la COVID.