Conversation avec Colin Stevenson, président élu de l’ABO

  • 28 août 2019

Prêt à assumer la présidence de l’ABO le 1er septembre, Colin Stevenson discute d’innovation juridique, de triathlon et de l’inspiration qu’il a tirée d’un avocat excentrique à la télévision et d’une juge extraordinaire de la Cour suprême du Canada.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers le droit ? Avez-vous déjà imaginé faire autre chose ?

À l’origine, je voulais devenir vétérinaire. J’ai passé une journée avec un vétérinaire, un troupeau de vaches et beaucoup de sang, et j’ai changé d’idée. L’appel du tribunal dans l’émission britannique « Rumpole of the Bailey » m’a semblé bien plus civilisé et, finalement, plus attrayant.

Le droit est une profession réputée pour le stress qui y est associé. Que faites-vous durant vos temps libres pour vous défouler ou vous détendre ?

Dans les dernières années, je me suis mis au triathlon, et je m’apprête à faire mon premier triathlon de catégorie olympique.

Comment en êtes-vous venu à vous impliquer au sein de l’ABO ?

Je suis membre depuis que je suis devenu membre du Barreau de l’Ontario en 1988. L’adhésion était alors une responsabilité professionnelle tacite. Selon moi, c’est encore un prérequis pour exercer le droit en Ontario. Si les avocats n’adhèrent pas à l’ABO, notre voix collective aura une moins grande portée, et nous en pâtirons tous.

Comme membre de longue date, qu’est-ce qui s’est révélé le plus nécessaire ou le plus précieux au sein de l’ABO, au fil de votre carrière ?

La valeur de l’adhésion évolue avec une carrière en droit, de la formation professionnelle au réseautage, jusqu’à la possibilité de redonner à la collectivité juridique et de trouver un sentiment d’accomplissement et de satisfaction au sein d’une profession exigeante.

Avez-vous un souvenir favori de l’année que vous venez de passer comme premier vice-président ?

J’ai particulièrement aimé la conférence organisée par l’ABO au 20, rue Toronto, lors de laquelle trois juges de la Cour suprême du Canada ont donné à de jeunes avocats des conseils francs, sans aucun filtre, sur comment exercer le droit et faire carrière.

Quelle est, selon vous, l’importance d’une collectivité active et engagée, en particulier pour les avocats ?

Le droit est encore une profession distincte, même si la composante « affaires » est aussi très importante. Nous avons tous besoin de l’appui de la collectivité juridique pour devenir des avocats épanouis et accomplis. Il faut un village juridique pour éduquer un enfant juridique.

Le Sommet du 10 septembre représentera le point culminant des efforts de l’ABO, menée par la présidente Vicars, au cours de la dernière année, pour faire progresser l’égalité entre les sexes dans la profession. Qu’attendez-vous de cet événement avec le plus d’impatience ?

J’animerai un panel qui comprendra une ancienne présidente de l’American Bar Association, Hilarie Bass, une ancienne présidente de la Law Society of England and Wales, Christina Blacklaws, et la présidente du comité sur la diversité et l’inclusion de l’Australian Bar Association, Kate Eastman. Comparer les expériences de ces différents pays promet d’être fascinant.

Vous vous apprêtez à prendre les rênes comme président de l’ABO, et l’innovation juridique constituera une pierre angulaire de votre mandat. Quelle lecture faites-vous de l’appétit de la profession pour l’adoption de nouvelles technologies ? Comment envisagez-vous que l’ABO ouvre la voie ?

La profession juridique est conservatrice par nature, mais les avocats futés savent très bien qu’ils doivent innover pour ne pas être dépassés. Nous devrons tous nous servir de la technologie et collaborer avec d’autres professions pour mieux servir nos clients et améliorer l’accès à la justice. L’ABO formera, innovera et célébrera avec tous ses membres.

Quels autres enjeux ou objectifs seront prioritaires pour vous, en tant que président ?

Nous continuerons nos efforts intenses pour la diversité, pour l’inclusion véritable et pour des occasions égales et justes pour tous les juristes.

Qui vous inspire ?

La juge Rosalie Abella de la Cour suprême du Canada est une meneuse juridique brillante, chaleureuse, captivante et inclusive. Nous devrions tous suivre ses traces, même si elle a emprunté le chemin le moins fréquenté.