Hommage à Chris Paliare : une icône de la plaidoirie

  • 04 octobre 2016
  • Stephen Goudge, c.r., Linda Rothstein et Richard P. Stephenson

Chris Paliare

Mentoré par le regretté Ian Scott, Chris a commencé sa carrière en 1973 comme sociétaire chez Cameron Brewin & Scott. Comme avocat, il se fit remarquer très vite par ses aptitudes de plaidoirie, avec la présentation de plusieurs mémoires à la Cour d’appel et à la Cour suprême du Canada dans une vaste gamme de domaines de pratique, comme le droit du travail et le droit administratif, le droit des contrats, les délits civils et les litiges constitutionnels.

Si bien que la magistrature le distingue et lui voue une grande admiration : Chris est vif d’esprit, et ses mémoires portent ses fruits grâce à la combinaison de son analyse poussée, son discernement, sa logique rigoureuse et son humour. Les juges le décrivent comme une personne qui aime de toute évidence les salles d’audience et un [TRADUCTION] « plaideur-né ».

Alors que Chris acquérait de l’expérience et qu’il bâtissait sa réputation, il devenait une [TRADUCTION] « personne-ressource » sur qui compter pour des mémoires épineux – une société d’assurance qui cherchait à faire annuler en appel le verdict déraisonnable du jury, une affaire constitutionnelle sans précédent où l’on s’opposait au projet de « mégaville » créée par voie de fusion, la défense d’un directeur d’une société de tabac, un litige d’un milliard de dollars portant sur une mine d’or au Chili. Dans un monde où la spécialisation revêt de plus en plus d’importance, [...]Chris a excellé en demeurant généraliste – en prenant de plus en plus de multiples mémoires dans pratiquement tous les domaines.

Aujourd’hui, Chris figure parmi les éminents « avocats » de l’Ontario – une icône de la plaidoirie appelée à fournir sa combinaison unique d’aptitudes en la matière. En dépit de sa ténacité et de sa détermination, Chris fait aussi preuve d’une courtoisie inaltérable et il est extrêmement sympathique. Ceux et celles ayant fait l’expérience de comparaître contre lui en cour, y compris les avocats qu’il a battus à plate couture, se liaient d’amitié avec lui.

Contribution à l’éducation juridique et au mentorat

C’est impossible de surestimer le nombre de jeunes avocats que Chris a mentorés, guidés, fraternisés et appuyés. Il a un enthousiasme contagieux, et son engagement à l’égard du droit et de la défense des intérêts attire les autres avocats. Bien qu’il ne soit pas un buveur de café, il invitait un groupe de 3 à 10 avocats au Starbucks du coin pour jaser de leurs projets. Tandis que le groupe défilait sur University Avenue, il était impossible de ne pas être touché par le grand plaisir que prenait Chris à passer du temps avec les jeunes avocats pour les aider à trouver leur voie dans la profession.

Plusieurs protégés de Chris ont vécu une expérience commune : après un interrogatoire ou un plaidoyer, le juge ou l’avocat de la partie adverse passeraient la remarque suivante « Vous a-t-on déjà dit qu’on croirait entendre M. Paliare? ». Ces remarques valaient des éloges. Preuve que Chris a laissé sa marque à la cour, et qu’il a marqué non seulement ses collègues du Barreau, mais surtout plusieurs avocats qui ont tiré profit de ses enseignements.

Chris a enseigné le droit et la plaidoirie pendant 40 ans lors de séances de formation juridique permanente dans maintes disciplines (il enseigne encore presque chaque été le programme de formation Intensive Trial Advocacy Workshop qui est offert à Osgoode Hall). Il est aussi régulièrement appelé à faire des présentations à l’Institut national de la magistrature et il prend part à des séances de formation organisées à la fois pour la Cour suprême du Canada que la Cour suprême des États-Unis.

Contribution à la collectivité

Chris a montré un dévouement sans borne pour le travail bénévole, il fut d’ailleurs à l’avant-garde de la plupart de ses pairs à ce chapitre. En fait, quelques-unes de ses premières victoires à la Cour d’appel étaient pour le compte de clients à qui il avait offert ses services à titre gracieux. Pour plusieurs générations d’avocats en herbe, ils ont vu le nom de Chris pour la première fois dans des recueils de jurisprudence en droit administratif comme l’avocat qui a présenté la [TRADUCTION] « savante et intéressante argumentation » pour le compte de Mme Webb à la Cour d’appel dans l’arrêt Re Webb and Ontario Housing Corporation. Peu de gens savaient cependant qu’à ce moment-là Chris pratiquait seulement depuis cinq ans; cette cause fut l’une de ses causes bénévoles parmi d’autres de toute sa carrière.

Chris s’est distingué tout au long de sa carrière pour son excellence en plaidoirie. Son talent remarquable mérite d’être souligné. Toutes nos félicitations à Chris, lauréat 2016 du Prix d’excellence en litige civil.

Stephen Goudge, c.r., Linda Rothstein et Richard P. Stephenson

 

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